L’agoraphobie, l’essentiel à savoir

Beaucoup de gens pensent que l’agoraphobie est simplement une peur des espaces ouverts, mais c’est en réalité plus complexe.

Quelqu’un qui souffre d’agoraphobie peut avoir peur :

  • des déplacements en transports en commun,
  • de se rendre dans un centre commercial,
  • ou même de quitter sa maison.

Si une personne souffrant d’agoraphobie se trouve dans une situation stressante, elle éprouvera habituellement les symptômes d’une crise de panique, dont par exemple :

  • un rythme cardiaque rapide,
  • une respiration rapide (hyperventilation),
  • une sensation de chaleur et de transpiration,
  • un malaise.

La personne victime d’agoraphobie pourrait éviter les situations sources d’anxiété et peut ne pas vouloir quitter sa maison qu’avec un ami ou son partenaire. Elle fera alors ses achats en ligne plutôt que de se rendre au supermarché. Ce changement de comportement est connu sous le nom d’évitement.

Quelles sont les causes de l’agoraphobie ?

L’agoraphobie se développe habituellement comme un trouble anxieux, entraînant des crises de panique et des moments de peur intense.

Une minorité de personnes souffrant d’agoraphobie n’ont pas d’antécédents de crises de panique. Leur peur peut être liée à certains problèmes comme la peur du crime, du terrorisme, de la maladie, ou d’avoir un accident.

Les événements traumatisants, comme le deuil, ainsi que l’hérédité peuvent favoriser l’agoraphobie.

Diagnostic de l’agoraphobie

Parlez-en à votre médecin si vous pensez être atteint d’agoraphobie. Il devrait être possible d’organiser une consultation téléphonique si vous ne vous sentez pas prêt à vous rendre chez votre médecin traitant.

Votre médecin vous demandera de décrire vos symptômes, leur fréquence et les situations pendant lesquelles ils se manifestent. Il est très important que vous lui disiez comment vous vous sentez et comment vos symptômes vous affectent.

Votre médecin généraliste peut alors  vous poser les questions suivantes :

  • Trouvez-vous stressant de quitter la maison ?
  • Y a-t-il des endroits ou des situations que vous devez éviter ?
  • Avez-vous des stratégies d’évitement pour vous aider à composer avec vos symptômes, comme le fait de compter sur les autres pour faire vos achats ?

Il peut parfois être difficile de parler de vos sentiments, de vos émotions et de votre vie personnelle, mais essayez de ne pas vous sentir anxieux ou embarrassé. Votre médecin a besoin d’en savoir le plus possible sur vos symptômes pour poser le bon diagnostic et vous recommander le traitement le plus approprié.

Traitement de l’agoraphobie

Une approche progressive est habituellement recommandée pour traiter l’agoraphobie et tout trouble de panique sous-jacent :

  • Renseignez-vous sur votre état de santé, sur les changements que vous pouvez apporter à votre mode de vie et sur les techniques d’auto-assistance qui vous aideront à soulager les symptômes.
  • Inscrivez-vous à un programme d’auto-assistance guidé.

Si ces deux premières étapes n’aident pas, des traitements plus intensifs, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou les médicaments, peuvent aider.

Les changements de mode de vie peuvent inclure la pratique régulière d’activités physiques, une alimentation plus saine et l’évitement de l’alcool, des drogues et des boissons qui contiennent de la caféine (comme le thé, le café et le cola).

Les techniques d’auto-assistance qui peuvent vous aider pendant une crise de panique comprennent le fait de rester où vous êtes, de vous concentrer sur quelque chose de non menaçant et visible, et de respirer lentement et profondément.

Si votre agoraphobie ne s’améliore pas avec ces méthodes de traitement, votre médecin peut vous suggérer un programme d’auto-assistance guidé. Il s’agit de vous faire accompagner par un thérapeute.

Des médicaments peuvent être recommandés si les techniques d’auto-assistance et les changements de style de vie ne sont pas efficaces pour contrôler vos symptômes. On vous prescrira habituellement un traitement aux inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), qui sont également utilisés pour traiter l’anxiété et la dépression.

Dans les cas graves d’agoraphobie, les médicaments peuvent associée à d’autres types de traitement, à l’instar de la TCC et de la thérapie de relaxation.

Perspectives

Environ un tiers des personnes atteintes d’agoraphobie finissent par obtenir une guérison complète et demeurent exemptes de symptômes.

Environ la moitié d’entre elles constatent une amélioration de leurs symptômes, mais ces derniers peuvent encore se manifester à certaines périodes, comme en période de stress.

Malgré le traitement, environ une personne sur cinq souffrant d’agoraphobie continue de présenter des symptômes pouvant constituer un handicap dans leur vie quotidienne.

Qui sont les plus concernés par l’agoraphobie ?

L’agoraphobie est deux fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes. Elle commence généralement entre 18 et 35 ans.